Agir
Agir comme principe de vie
Facile à dire. Mais pas si facile à faire.
Une pente descendante.
Je suis passé d’une vie hyper cadrée au lycée, à une vie pleine de libertés à l’université. J’ai appris que pour gérer les libertés et avancer, agir était plutôt efficace. Mais ça m’a pris du temps, ici je veux vous injecter un peu d’expérience en intraveineuse, histoire que vous ne soyez pas aussi long que moi à démarrer.
Au lycée, j’étais bien cadré. J’avais des cours. Les mêmes d’une semaine à l’autre. J’avais la gym. Les mêmes heures d’entraînement tous les soirs. J’avais d’autres activités qui suivaient à peu près ce schéma-là, donc une fois que j’étais engagé, je ne réfléchissais pas beaucoup, et je faisais pas mal de choses.
Entre les cours et cours optionnels du bac français OIB, les deux heures entraînements de gym trois fois par semaine, et les réunions du CVL et du CA souvent en mangeant entre midi et deux ; le moindre qu’on puisse dire c’est que j’avais du pain sur la planche et ça marchait.
Avec du recul, je me rends compte que beaucoup agir et pas trop se poser de questions, c’était assez fructueux. J’avais l’habitude de cette charge de travail, et l’effort n’en paraissait plus un.
Puis ce schéma s’est peu à peu décousu à mon arrivée à l’Université. C’était même assez radical.
J’aime bien dire que ce n’était pas ma faute, mais celle des circonstances. L’emploi du temps changeait de semaine en semaine. Je n’avais pas le même cadre familial qu’au lycée. Mes parents jouaient ce rôle assez essentiel de me mettre des limites. Un rôle que j’avais du mal à jouer en autonomie. Au contraire, j’avais même trop de liberté, jusqu’au point de ne pas me sentir libre du tout. Comme si trop de liberté, tuait la liberté. Je maîtrisais très mal mon temps, parce que je continuais à me poser très peu de questions en réalité. Je me servais d’une boussole assez dangereuse qui consistait à m’indiquer le chemin le plus sympathique pour profiter le plus possible de mes années étudiantes. Dans ma tête, j’avais fait l’essentiel au lycée, un peu comme ces élèves qui sortent de classes préparatoires, et qui, une fois entrés en école, pensent qu’il n’y a plus grand effort à fournir.
Le problème c’est qu’à systématiquement suivre la voie la plus sympathique, à souvent faire ce dont j’avais envie sur le moment, je m’étais forgé de fil en aiguille un super état d’esprit de pourri-gâté.
C’était le début d’une pente descendante, facile à dévaler, plus difficile à remonter. Je ne faisais pas mes devoirs parce que je n’en avais pas envie. La seule chose qui me permettait de passer à l’action et faire ce que je devais faire, c’était l’urgence. Les partiels dans une semaine ou la thèse à rendre dans un mois.
Moment de réalisation.
En revanche, en me rendant compte que ce n’était pas une manière de vivre idéale que de succomber au moindre désir et de profiter de la moindre liberté, je me suis progressivement repris en main. La première étape ça été de reconnaître que ça n’allait pas. Le plus grand enjeu pour ma part c’était de me décrocher de mon fichu téléphone portable. J’ai même voulu en faire un « truc » avec les #DimancheDopamineDetox sur Instagram ou encore les IGTVs avant puis après le séjour surprise sans téléphone que ma sœur avait organisé et où on était partis à Rome avec un billet d’avion imprimé.
Peu à peu, j’ai essayé de pratiquer le minimalisme digital avec des solutions comme le widget inoffensif qui te dit combien de temps tu as passé sur ton téléphone en temps réel, ou encore ce principe « de vie » qui consiste à ne pas se servir son téléphone le matin en se levant ou le soir avant de se coucher. Un peu de pragmatisme et de bon sens ne m’aurait pas fait de mal plutôt que de chercher des solutions « magiques » qui n’étaient en fait que des manières déguisées de tourner autour du pot.
Bref, j’arrête de vous raconter ma vie, on passe aux choses sérieuses. Depuis quelques mois, je note sur un petit carnet Emakina toutes les astuces qui me viennent à l’esprit. Ce sont les choses que je me dis au quotidien, et qui me permettent de mieux avancer. Je vous présente ici, celles qui m’ont le plus aidé à pratiquer le fait d’agir, comme principe de vie.
Comment agir davantage ?
Réduire les freins à l’action, c’est déjà une bonne piste. Passer à l’action, ce n’est pas si simple parce qu’il y a souvent un tas de freins. La première étape pour moi, ça été de les repérer. Ci-dessous, je vous expose les difficultés que j’ai rencontrées et qui m’ont pas mal freiné en chemin. Peut-être que vous reconnaitrez vos propres faiblesses. En tout cas, pas de panique, à chaque frein, sa solution ! Ou plutôt à chaque frein, la réponse que je me suis trouvé, en espérant qu’elle ne vous soit pas complètement inutile.
Frein n°1 : Je me pose trop de questions.
En général, avant de passer à l’action, je pose systématiquement le pour et le contre. Je me trouve les raisons pour ne pas démarrer. Je soigne ma culpabilité en me disant ce n’est pas le moment. Je me trouve tous les arguments qui disent oui et ceux qui disent non, jusqu’à ne plus pouvoir décider. Poser le pour et le contre c’est plutôt bien. Ça permet d’être objectif et parfois de faire des décisions plus rationnelles. Mais au bout d’un moment, je me suis rendu compte d’un problème essentiel à se poser trop de questions.
Chaque question implique une réponse et une décision à prendre. Chaque question bouffe de l’énergie mentale. Donc la seule question pertinente, histoire d’être efficace, c’est de se demander si ça en vaut la peine de se torturer l’esprit avant d’agir. Une chose est claire, il n’y a rien de plus contre-productif, que de faire quelque chose qui n’était pas à faire du tout.
Est-ce que ça en vaut la peine de réfléchir stratégiquement à une méthode ou un plan d’action avant d’agir ? Est-ce qu’il ne vaut pas mieux faire confiance à son pressenti, son intuition, son bon sens et oser agir quitte à se tromper ?
Frein n°2 : Je n’ai pas envie de démarrer.
C’est le moment de bosser, mais je n’ai pas envie… Ça arrive tout le temps. Ce qu’il faut comprendre, c’est que c’est normal de ne pas avoir envie de démarrer. Cependant, si on sait se rend compte qu’il faut s’y mettre tout de suite, il y a un outil assez efficace défendu par Mel Robbins.
C’est la règle des 5 secondes. Comptez de 5 à 0. À l’envers, ça a une importance. À un, faites le premier geste physique vers ce que vous savez que vous devrez faire. Ça peut être vous lever le matin au lieu d’appuyer sur le bouton de veille du réveil. Ça peut-être démarrer par la chose la plus difficile à faire, plutôt que de commencer par le plus simple de sa liste de chose à faire.
Vous verrez qu’à force de d’appliquer cet outil, il deviendra un réflexe très libérateur. Pour ma part, il m’aide à me sortir des activités chronophages comme défiler des vidéos sur TikTok. Je profite du moment où je réalise que j’ai mieux à faire que de regarder des vidéos de chat, pour compter de 5 à 0 et laisser le chat tomber dans l’eau sans moi.
L’outil est assez puissant. Mel Robbins a carrément écrit un livre entier sur la règle des 5 secondes, mais je vais me contenter de vous expliquer un truc qui m’a marqué dans le fonctionnement de cet outil sur le cerveau humain. Compter de 5 à 0 à l’envers active le cortex préfrontal, qui est la partie du cerveau qui permet de prendre des décisions rationnelles. En comptant de cette manière, on stimule une partie du cerveau qui est particulièrement intéressante pour démarrer une réaction chimique utile pour être plus rationnelle, car l’activation d’une réaction chimique demande beaucoup d’énergie. Il en faut beaucoup moins pour la poursuivre. On est assez souvent martelé par « le plus difficile c’est de commencer », sans explications qui suit. Ce qu’il faut comprendre, c’est que cet outil permet d’amorcer cette réaction chimique souvent nécessaire pour passer d’une activité facile ou confortable à une activité plus difficile et inconfortable.
Aïe aïe aïe. Je continue à oublier que cet endroit où j’exprime mes idées du moment, apprentissages récents et astuces pour avancer, ce n’est pas un livre ! Je comptais vous parler de plein d’autres freins et solutions que je me suis trouvés, mais je ne veux pas que ça soit trop long… Mes réponses aux freins suivants :
- Je n’aime pas ce qui est difficile
- Je n’aime pas renoncer
- Je ne sais pas comment je vais y arriver
- J’ai envie que ça soit parfait
- Ce n’est pas ma faute, mais je ne peux pas agir
C’est pour une prochaine fois !