L’Art de vouloir bien faire
Je suis super maniaque. J’aime bien quand les choses sont bien faites. J’aime bien quand les choses sont en ordre. J’aime bien quand les choses sont abouties.
Hier, j’ai écrit ma première contribution, peut-être un peu trop personnelle pour la partager, et dès que j’ai réfléchi au fait que je pouvais la traduire, je me suis dit : « Je vais me mettre à tout traduire. »
C’est plutôt bon signe. Ça veut dire que je ne me lasse pas du travail que j’entreprends. Ça veut dire que je veux en faire plus. Ça veut dire que je vois déjà ce que je peux faire de plus. Le seul inconvénient, c’est que je n’ai pas tout le temps du monde. Je dois aussi passer une bonne partie de ma journée à gagner ma vie.
Hier, j’ai fourni un petit effort. Je me suis réveillé à 6h30. En général, je me réveille vers 7h30, par moi-même, sans réveil. Aujourd’hui, c’est à 6h00 que j’ai mis mon réveil.
Il y a trois jours, alors que j’étais à la plage des Lucioles, dans une routine que je tente de maintenir, puisqu’elle me fait du bien, j’ai décidé de faire comme Amélie Nothomb, ou presque.
J’étais tombé sur une interview d’elle où elle disait : « Le Japon a énormément à nous apprendre (…) même avec l’ambition la plus petite, ça implique une discipline colossale ». À ce moment-là, j’étais un peu en train de cramer le cerveau à faire défiler les Reels sur Instagram, donc ça me parlait évidemment beaucoup.
On a tendance à me voir comme une personne très disciplinée. Je ne suis pas contre, mais je ne crois pas que ce soit plus simple pour moi de faire preuve de discipline. Surtout, je vais briser le mythe, je ne fais pas toujours preuve de discipline. D’ailleurs, je pense que le mot le plus juste pour me décrire, c’est que je suis assez extrême, et pas toujours pour le mieux. Parfois, je me mets à fond. Je mets en place des routines. J’atteins mes objectifs. Le seul inconvénient, c’est que cela implique du travail, et le travail, c’est fatigant. Souvent, par ce mécanisme, je tombe de l’autre côté de l’échiquier, j’abandonne. Je déprime un peu, ou beaucoup. Je fais une pause exagérée, ou pas. Je me sabote.
J’ai fini par regarder la totalité de l’interview publiée par Brut. Sur YouTube. J’ai même invité Grandou (ma grand-mère) à regarder ça avec moi. Quel personnage ! Je ne sais pas ce qui m’a le plus inspiré. Il y a sa manière d’être. Sa présence. Elle est très humble. Elle tremble presque, comme au bord des larmes, ou en tout cas touchée, à chaque réponse. Il y a tout ce qu’elle dit. Son réveil à 4h00 du matin pour écrire jusqu’à 8h00. Ses quatre manuscrits écrits par an, « c’est de la pure vérité » répond-elle. Ses 110 manuscrits dans le tiroir, dont certains n’ont aucune vocation à être publiés, puisque « ce ne sont que mes obsessions ».
Bref, cela m’a bien marqué. Assez pour que, le soir même, après ma baignade du soir sur la plage des Lucioles, j’écrive dans mon journal, ce qui était parti d’un énième Reels Instagram. Assez pour que je décide de me lever tôt et d’écrire. Assez pour que ma grand-mère m’achète le dernier Amélie Nothomb deux jours plus tard, alors qu’elle passait à Cannes pour l’appareil auditif de Pépé Jean-Louis.
J’aime beaucoup écrire. Je trouve que ça permet de créer de l’ordre dans mes idées. Ça me permet de raconter une histoire. Parfois, les idées viennent, puis disparaissent, sans avoir le temps de les coucher sur du papier. Écrire, c’est laisser une trace. Une trace de ses réflexions. Une trace de la progression de son cheminement mental.
Donc me voilà, j’écris, cette fois-ci pas pour moi dans mon journal, mais avec l’intention de partager. Ce qui est bien, c’est que j’ai un site internet que Benjamin Czajka m’a fait il y a quelques années. C’est bien, ça fait pro. Je peux partager à compte-gouttes tout ce que j’écris, que ça soit bien ou non. Le plus important, c’est que le travail final soit publié, abouti. J’aurai tout le temps après pour m’améliorer, savoir ce que je peux écrire ou non, instinctivement. Publier, c’est se jeter à l’eau, et même si je fais des plats de temps en temps, au moins j’apprends.
Dans les formats de vidéos que j’ai créés sur les réseaux sociaux, j’avais la même approche. À l’heure des vidéos plutôt courtes, rien n’est parfait. Ce n’est pas une forme de perfection qui est recherchée, ou même qui fonctionne. D’ailleurs, les vidéos très léchées de publicité ont l’air de mal fonctionner, même avec du budget média. Au contraire, les vidéos authentiques, travaillées, et parfaitement imparfaites semblent bien fonctionner sur TikTok. Ce que je dis n’est pas complètement vrai, mais disons que c’est l’expérience que j’en ai faite, qui m’a encouragé à publier beaucoup, pour avoir quelques vidéos qui percent. Publier beaucoup, ce qui implique parfois de reléguer la qualité au second plan, par manque de temps ou par flemme.
Un des formats que j’ai revisités, c’était le format vlog. C’était en début 2023. J’étais plein de bonnes routines. Je lisais beaucoup de livres de développement personnel. Je lisais beaucoup tout court. J’avais une routine matinale sportive, sans dérogation. Je publiais des vidéos courtes avec des programmes sportifs poids-du-corps. Je publiais des conseils en nutrition. J’écrivais tous les jours dans mon journal.
Je suis arrivé à un stade où toutes ces habitudes étaient assez bien mises en place pour que je sois prêt à les partager. Quand j’ai repéré une nouvelle opportunité de me filmer, et de montrer mes nouvelles activités qui se prêtent moyennement à être filmées, j’étais très satisfait. Quand on lit, on lit, on ne fait pas un TikTok. Mais quand on filme un vlog, on peut se filmer en train de lire, puis de cuisiner sainement, et enfin pratiquer du sport, sans que l’activité elle-même devienne un moment de production vidéo à part entière, comme l’étaient devenues les séances de sport que je publiais à ce moment-là.
Alors que je commençais à me désintéresser des réseaux sociaux, et m’intéresser à d’autres activités loin des réseaux, j’avais l’impression d’avoir trouvé un compromis. J’avais l’impression d’avoir trouvé une manière de partager mon temps hors des réseaux sociaux. Des moments et des choses comme la lecture, où je pense que les gens savent instinctivement que c’est plus sain que de passer du temps sur Instagram, mais qui manquent de modèles.
Le truc, c’est que j’ai commencé Instagram avec le mannequinat. J’adore la photo. Et quand c’est moi qui suis beau dessus, ça me va très bien. Je trouve ça super cool. La seule limite, ou ma seule crainte, c’est que ça soit peut-être un métier ou une forme de création de contenu qui peut devenir un peu creuse intellectuellement, et superficielle. Rien de grave. Tout n’a pas besoin d’être stimulant intellectuellement ; le beau peut suffire à lui-même. D’ailleurs, avant que je fasse un virage complet dans ma création de contenu, je pense que personne ne s’attendait à autre chose que des belles photos et des vidéos de trend.
Le vlog, c’est cool parce que c’est une manière de continuer à me montrer moi, mais en partageant un truc nouveau. Tant que les gens me voient, pourvu que je ne sois pas trop moche, ça fonctionne. C’est un peu la base de ma création de contenu. Le plus important, c’est que je sois beau, après, ce que je raconte c’est pour créer un lien. C’est un moyen de partager un peu plus de qui je suis. Une manière de laisser une trace.
Fidel
August 29, 2024 @ 1:26 pm
Merci d’ avoir fait l’effort de nous parler en français….. d’ autant que c’ est bien écrit. J’ en sais un peu plus sur vous, sur vos projets.., Vous êtes une belle personne et c’est en temps que photographe amateur et professeur de lettres que j’ entends vous remercier….. Amitiés. Bernard
Léopold Dutrey
August 30, 2024 @ 12:32 pm
Bonjour Fidel,
Votre message me fait très plaisir. J’ai traduit le dernier article, initialement publié en anglais. Ce n’est pas toujours facile de naviguer entre les langues et de faire un choix, surtout quand certains me remercient de m’adresser à eux en anglais, tandis que d’autres préfèrent me lire en français. Je tends à faire l’effort de traduire, d’autant plus que cela devient vraiment simple avec les outils disponibles en 2024.
Je vous souhaite plein de réussite dans vos projets et je me réjouis de votre compliment!
Mes amitiés,
Léopold Dutrey